•    Au réveil mon épaule est très douloureuse mais je sens que je n'ai rien de cassé car je ne pourrais pas bouger mon bras.     Vais-je reprendre ma route ?    

        Bah on ne pédale pas avec son épaule ! Le plus dur est de démonter la tente mais le mécanicien qui vient me rendre mon vélo réparé, m'aide . Je suis admiratif du travail qu'il a effectué sur mon baudet mais , lui , admire ma technique de chargement . Les cachets du pharmacien, repris au lever , commencent a faire effet . Je tiens plus serré le guidon avec le bras gauche , cela soulage mon épaule douloureuse et je pédale presque sans problème .    

       Je suis les bords de la Vienne ce qui me fait passer dans les faubourgs de Limoges . Toujours autant d'amicale curiosité de la part des gens rencontrés .... il est vrai qu'avec un tel pansement ! Je passe rapidement Limoges pour atteindre Aixe sur Vienne et ses nombreuses fabriques de porcelaine .     Je croise une pharmacie et rentre pour racheter les fameux cachets .

       Le vieux pharmacien qui m'a fait raconter mon histoire regarde mon pansement avec désapprobation . Il me propose de me soigner avec des produits naturels de sa composition . Je  ne sais pas pourquoi mais j'ai tout de suite confiance en ce vieux monsieur .    

       Il appelle sa petite fille qui fait des études d'infirmière pour refaire mes pansements . Je vois avec plaisir arriver une charmante jeunette aux yeux noirs . Mon infirmière enlève ma chemise et nettoie mes plaies avec beaucoup de douceur . Elle y dépose un produit gris et verdâtre sous la gaze . C'est un produit miraculeux me dit-elle en riant . Ensuite elle masse mon épaule avec un autre produit . Puis pour me détendre me susurre-t-elle , mon infirmière me masse longuement la nuque. Elle est merveilleuse !    

       Elle m'assure que demain matin je n'aurais plus mal . Bien entendu interdiction formelle de payer les soins et les produits . Le pépé est trop heureux de ma confiance......... pensez donc , un parisien !     Les clients , a qui le pharmacien raconte mon aventure , viennent m'encourager . Sous l'oeil amusé du grand-père , je fais des gros bisous a mon infirmière pour la remercier . . Tous les deux me donnent les derniers conseils , pansement a refaire seulement dans trois jours, qu'il faudra remplacer par un simple tissus léger .

       Elle tiens absolument a m'aider pour reprendre mon vélo et là , hors de la vue du grand-père , la fine mouche m'embrasse longuement sur la bouche . J'ai beaucoup de mal a reprendre mes esprits et mon souffle . Je me dis qu'ici ce sont les limousines qui doivent violer les limousins . Mais il est inutile que je reste dans le pays car pendant le massage j'ai entendu le papy dire " ton fiancé arrive ce soir " ....... Tant pis .    

       Je continue a suivre la Vienne mais par la rive gauche . Le baume du pharmacien est vraiment miraculeux mais c'est la bouche de sa petite fille qui occupe mes pensée .     Mon épaule ne me fait pratiquement plus mal , c'est tout de même plus facile pour monter la tente dans un pré , près de Rochechouart .

       Après un bon repas , dodo , demain sera un autre jour .

     

     


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  •   Jour de déception , ma tante n'habite plus Marmande et même ses amis de la route de Tonneins ne sont plus là .
        Je suis désorienté et je part vers Bergerac , les jambes  lourdes . Je ne tarde pas a m'arrêter sous un figuier et faire une sieste prolongée dans le fossé.. A mon réveil je vois un vieux monsieur qui me regarde avec un air dubitatif .Il s'éloigne en grognant et soliloquant. Je reprend la route .
        Une route bien vide pour un dimanche . Mais ou sont passées les belles cyclistes aux jambes nues , les jupes relevées très haut , laissant voir des cuisses superbes . La chaleur torride doit en être la cause. Je m'arrête a toutes les fontaines rencontrées pour boire et m'asperger le visage et les bras .
       

         C'est vraiment trop dur , j'avise un bout de terrain bien abrité du soleil et la propriétaire m'autorise a y planter ma tente . Je lui achète des oeufs et confectionne mon repas du soir avec en plus des tomates et une aubergine .
    Un petit morceau de lard acheté en passant dans une petite épicerie de campagne va rendre l'omelette délicieuse .
       

          Cinquante kilomètres seulement aujourd'hui . Je suis un peu après Eymet que les gens prononcent ici "eu-y-met". J'ai du mal a m'endormir et je  m'allonge sous les étoiles , un bon moment a coté de la tente .
        Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas toujours . Je rêve du lavoir entouré de jolies filles , même si elles ne prennent pas toutes le car pour Bordeaux . ( voir le quatrième jour) .
       

         La voûte céleste scintille au dessus de moi, rassurante . J'ai l'impression de me perdre dans les étoiles . Je suis en apesanteur .

    HUITIÈME JOUR

        Je suis réveillé en fanfare par un vieux fou qui sonne au clairon ... "Soldat lève toi bien vite......" . Serais-je déjà à l'armée ? Jatant de la première guerre mondiale . Il arrête sa musique , me fait un salut martial et disparaît vers la rivière .

           La vieille dame crie " Clémenceaux, rentre a la maison " et m'explique que son mari est un peu fou mais pas dangereux . Il a fait Verdun , les Éparges et le Chemin des dames ... je me frotte les yeux et découvre un vieux bonhomme en tenue militaire de 14/18 . Ceci peut expliquer cela !
       

          Je déjeune copieusement car vu la température , le repas du matin sera le seul jusqu'à ce soir. Je remplis ma gourde a la source proche et reprend la route . Superbe descente sur la plaine de Bergerac le long des vignes du fameux Montbazillac .
       

           Interdiction de monter les côtes (nombreuses) en "danseuse" comme sait le faire tout bon grimpeur . Charge trop lourde , risque de chute . Mais avec mon petit plateau "montagne" et ma "24 dents" a l'arrière , je grimpe sans accoups , lentement mais sûrement .
        Toujours , très peu de voitures mais retour des filles bronzées , aux cuisses nues . Le moral remonte . La chaleur ne me  gène plus .
       

         Bientôt  Brantome ou un brave homme me cède un petit coin de gazon et le nez au ras des paquerettes  j'aperçois l'abbaye . Bonne nuit les petits.

     


  • Messieurs Larousse et Littré nous instruisent de ce mot par -"personne pleine de spontanèité tant dans ses gestes que ses réparties "

    Ayant dit a Vanillette qu'elle était primesautière , elle me fait remarquer a juste titre que ce mot est très peu employé , a la limite de la désuétude . C'est vrai comme il est vrai que la majeure partie de la population emploie un nombre de mot assez limité . Et pourtant cette langue qui nous permet de si belles phrases est souvent considéré comme la plus belle langue du monde . Elle est depuis toujours la langue des Ambassades....et j'ai lu , il y a peu , qu'a la suite d'une enquête mondiale , elle avait été préféré a l'anglais .

    Comme vous le savez , a une voix près , elle aurait été choisie comme langue internationale....mais ces tricheurs d'anglais ont du s'arranger pour que ce soit leur langue barbare .

    En français nous avons plusieurs mots pour définir la même chose là ou les anglais n'ont qu'un seul mot pour définir plusieurs situations .....nous voyons tout de suite la pauvreté de la langue anglaise !

    Moi quand j'ai peur , sur un verbe, de faire une grosse faute de conjugaison je change de verbe....nous avons tellement de verbe qui veulent dire a peu près la même chose . Notre langue est d'un telle richesse .

    Donc , primesautier , c'est la gaité , c'est la joie de vivre et le don de la réplique .

    Alors les filles , soyez primesautières , c'est ainsi que nous vous aimons !

    Je suis amoureux de la femme et de la langue française ...

    Amour et amitié....ils sont dans mon coeur !


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